COLORADO TRAIL
À propos
Le Colorado Trail est l'une des traversées les plus emblématiques des États-Unis. S'étendant sur près de 800 km entre Denver et Durango, ce sentier serpente à travers les Rocheuses, offrant des panoramas époustouflants, des forêts denses, des vallées reculées, et des sommets culminant à plus de 4 000 mètres. C’est un défi physique et mental, marqué par une grande variété de terrains, allant des single tracks sinueux aux vastes plateaux désertiques.


DENVER
Mon aventure commence par un long vol vers Denver, déjà à 1 600 mètres d’altitude. Un premier point de repère me vient immédiatement à l’esprit : c’est l’altitude d’Auron, une station que je connais bien dans les Alpes-Maritimes. Cependant, cette fois, je vais passer plus de 10 jours au-dessus de 3 000 mètres.
Après avoir récupéré mon matériel, je traverse tranquillement Denver jusqu’à Waterthon Valley

1er single track
L'excitation monte alors que je prends mes premiers singletracks, des sections techniques mais ludiques qui donnent une sensation de fluidité incomparable. Ce terrain de jeu naturel pour les vététistes est déjà grisant, entre passages rocailleux et forêt dense. Le vélo, chargé pour le bikepacking, se comporte bien, la géométrie all-mountain permet de garder un excellent contrôle même avec le surplus de poids.


Wellington Lake à Tarryall
Le second jour s'annonce encore plus exigeant. Après une nuit de récupération, je reprends le Colorado Trail avec un tracé dominé par du gravel en plein soleil. L’absence d’ombre et la chaleur accablante (jusqu’à 40°C).
À la mi-journée, je m’arrête pour une pause bien méritée à l’ombre d’un petit cours d’eau. La fatigue commence à se faire sentir avec l’accumulation de l’effort et l’altitude constante au-dessus de 2 600 mètres. Mon objectif de rejoindre Tarryall pour y passer la nuit est ambitieux, mais j'avance malgré tout.
1er Bivouac à 3000m


Kenosha Pass - 3 047m
Le troisième jour commence avec l’ascension du Kenosha Pass à plus de 3 000 mètres (10 000 pieds). Ce passage est l’un des plus magiques, offrant un monotrace sinueux à travers une magnifique forêt de bouleaux. Ce singletrack me plonge dans des paysages que j'avais souvent rêvé en vidéo.
Georgia Pass - 3 535m
L’altitude se fait sentir, chaque mètre gagné demande un effort considérable. Une fois au sommet, c'est la récompense ultime : des descentes techniques dignes des meilleurs tracés d’enduro. Les sections pierreuses exigent concentration et maîtrise, et les suspensions du vélo sont mises à rude épreuve. Le pilotage précis est crucial pour franchir ces descentes avec fluidité.
L’arrivée à Breckenridge est un véritable soulagement. Après des heures d'effort, c'est l'occasion de profiter d’un repos bien mérité, de retrouver un peu de confort urbain, et de recharger les batteries pour la suite.


Ten mile - 3 800m
Les choses se corsent dès la sortie de Brenkenridge avec une longue section de portage et de poussage sous un soleil écrasant. Mais la vue est à couper le souffle. D’un côté, je peux voir les montagnes que j’ai traversées précédemment, et de l’autre, le lac de Frisco. Une fois au sommet, je me retrouve sur un terrain très technique et trialisant, une première pour moi à une telle altitude. Chaque respiration devient difficile à plus de 3 800 mètres, mais l’effort en vaut la peine.
Kokomo Pass - 3 666m
Après avoir passé la station de ski de Copper Mountain, une autre ascension sérieuse m'attend : le Kokomo Pass. Le monotrace bien entretenu me permet de rester en selle une bonne partie du trajet, jusqu'aux derniers mètres où un peu de poussage est nécessaire. La descente qui suit est inoubliable, avec une lumière exceptionnelle et un flow incroyable qui rend chaque virage encore plus grisant.
​
Je vous fais profiter de cette descente quasiment dans son intégralité sur YouTube, pour partager ce moment unique de flow et de lumière exceptionnelle


Leadville - 3095m
Après avoir dévalé la descente du Kokomo Pass, je me dirige vers Leadville. La fin de journée avance rapidement, et je dois presser le pas pour arriver avant la nuit. Malgré mes efforts, j'entre dans la ville une fois la nuit tombée. Leadville, perchée à plus de 3 000 mètres d'altitude, dégage une atmosphère unique, presque hors du temps, avec son charme de vieille ville western. L'une des villes les plus hautes des États-Unis.
Twin Lakes - 2 804m
Le temps se dégrade en ce cinquième jour, ajoutant une difficulté supplémentaire à l’aventure. Je passe sous le Mont Elbert, le plus haut sommet du Colorado. Une pause à Twin Lakes me permet de refaire le plein en lyophilisés et de reprendre des forces. Je reprends ensuite la route vers Buena Vista, en enchaînant de longues sections de gravel et de bitume, rythmé par des paysages sauvages et le changement constant des conditions météo.


ATTENTION OURS !
Eh oui, les Rocheuses sont d'une sauvagerie unique, avec une faune bien différente de celle que l'on connaît en Europe. Ici, pas de patous, mais la possibilité de croiser des ours. Cela implique de s'équiper d'une bombe anti-ours et d'être particulièrement vigilant avec la nourriture lors des bivouacs sauvages, pour éviter d'attirer ces visiteurs imposants.
Bivouac sous l'orage
Mt Princeton
Après avoir traversé la ville de Buena Vista, je prends la direction du Mont Princeton. L'orage menace au loin, et en fin de journée, une pluie intense commence à tomber. Je m'empresse d'installer mon bivouac dans une forêt dense et sombre, qui dégage une ambiance quelque peu inquiétante. La nuit s'annonce humide et peu reposante, marquée par le grondement de l'orage et l’atmosphère oppressante des lieux.


"Monta calla" Epuisant
Après une nuit bien humide, je remballe mon bivouac, complètement trempé. Je ne le sais pas encore, mais les deux journées les plus dantesques et difficiles de ce Colorado Trail m'attendent. Le sentier serpente le long des contreforts des monts Princeton, Antero, et Shavano.
Le monotrace devient presque impraticable, encore plus avec le poids de mon équipement.
Les montées et descentes se succèdent sans répit, épuisant à la fois le corps et l’esprit.
Chaque coup de pédale est un défi, et le terrain exige une concentration totale pour surmonter ces obstacles incessants.
En direction du
Marchall pass - 3 305m
La journée s’annonce intense, avec deux orages successifs entrecoupés de belles éclaircies, alors que je me dirige vers le Marshall Pass. Le chemin alterne entre des sections roulables et des portions où le poussage s’impose. On peut voir que ce trail est relativement récent, visiblement bien travaillé ; il doit être parfait pour une descente... malheureusement, je ne suis pas dans le bon sens.
En fin de journée, je monte mon bivouac un peu avant le col, sous un véritable déluge. Mes affaires, déjà trempées depuis la nuit précédente, sont à présent complètement détrempées. Pour tenter de me réchauffer et récupérer un peu, je prépare un repas lyophilisé avec mon réchaud, et écoute un podcast dans mes oreilles pour m’endormir malgré la pluie battante. Je fais de mon mieux pour me reposer avant la prochaine journée qui s’annonce tout aussi exigeante.


Sergent Mesa
"l'enfer du bikepacker"
L'étape qui suit restera gravée comme la plus difficile, tant mentalement que physiquement. Le trail n'est vraiment pas adapté au VTT, et il est quasiment inroulable sur près de 40 km. Les montées sont dantesques, exigeant de pousser ou porter le vélo sur des pentes abruptes, et les descentes sont tout aussi éprouvantes, techniques et impraticables avec un vélo chargé.
Comme si cela ne suffisait pas, mon dérailleur décide de ne plus fonctionner. C'est la cerise sur le gâteau, mais une cerise pas très appétissante... Cet imprévu mécanique ajoute une couche supplémentaire de difficulté à une journée déjà bien compliquée.
​


Razor Creek
Face à ces difficultés, je décide d'écourter cette étape et de prendre du retard sur le programme que je m'étais fixé au départ. Parfois, il faut savoir adapter ses plans et écouter son corps, surtout dans des conditions aussi extrêmes. Je profite de cette fin d'après-midi pour faire sécher l'ensemble de mes affaire.
Cette expérience m'a rappelé l'importance de la résilience et de la flexibilité en bikepacking.

Lujan pass Trailhead
Je vois enfin le bout de ce sentier éprouvant. À ma grande surprise, à la sortie de ce single trail, un bénévole de la fondation Colorado Trail est installé avec un vieux bus aménagé. Il m'accueille chaleureusement, m'invitant à prendre une collation. Je retrouve Chris un marcheur avec qui j'ai campé au même endroit sous la pluie les deux dernières nuits. Ensemble, nous savourons un "french toast" fraîchement préparé.
Ce moment est unique, presque irréel après tant d'efforts et d'humidité. Nous échangeons des souvenirs et des anecdotes des derniers jours passés sur le trail, profitant de cet instant de réconfort et de camaraderie.


La Garita Wilderness Detour
Un nouveau bike détour me permet de voir les kilomètres défiler un peu plus vite sur une longue portion de gravel. C’est un vrai coup de boost pour le moral, d’autant plus que le paysage est magnifique. Je traverse une vaste plaine parsemée de lacs, avec en toile de fond les montagnes imposantes que je devrai franchir dans les jours à venir.

Cathedral Cabins
Après cette longue portion de gravel, vraiment magnifique et une fois de plus dépaysante, offrant un contraste saisissant avec le secteur de Sargent Mesa, j'arrive dans un lieu unique sur le Colorado Trail : Cathedral Cabins. Ce site isolé, loin de toute civilisation, est un point d'accueil et d'hébergement spécialement dédié aux bikepackers et aux randonneurs de longue distance.
À Cathedral Cabins, j'ai la chance de pouvoir me ravitailler en lyophilisés, en barres énergétiques, et surtout de passer une nuit dans un vrai lit douillet, dans un petit chalet accueillant. Cette pause réparatrice est plus que bienvenue avant de reprendre le trail, avec un mental et des réserves revigorés avant un secteur que je redoute.


Spring creek
Me voilà en plein cœur d'une section redoutée du trail, une partie difficile et exposée que j'appréhendais depuis plusieurs jours. Ce tronçon s'étend sur près de 50 km à plus de 3 700 mètres d'altitude, sans jamais redescendre en dessous de ce seuil, et comprend le point culminant du Colorado Trail à 4 000 mètres. Au-delà de la technicité du terrain, c'est le ciel que je crains le plus, les orages imprévisibles pouvant transformer cette traversée en un véritable enfer.
Le début de la journée est ensoleillé, et je progresse rapidement vers un point que j'avais fixé pour mon bivouac, me permettant de diviser cette étape en deux parties. J'y arrive vers 14 heures, épuisé mais déterminé, et une question cruciale se pose : rester ici et camper, ou continuer et affronter l'inconnu ?
High point CT
La décision est prise : j'avance !
Les sensations sont bonnes, et le ciel semble enfin se dégager sous un grand soleil. S'ensuit un portage dantesque, grimpant à plus de 3 900 mètres d'altitude. Chaque pas est un effort intense, le dos et les cuisses brûlent, et mon cardio est poussé à fond. Pourtant, la confiance est là, et j'essaie de profiter au maximum de ce moment. Le paysage, totalement dégagé, offre une vue à couper le souffle. C’est magique et irréel, un spectacle grandiose qui récompense chaque goutte de sueur.


ORAGE à 4000m
Ce qui devait arriver arriva, et je n'ai pas vraiment le temps d'y réfléchir. À peine cinq minutes après avoir terminé le portage, le ciel se couvre brusquement et le temps bascule radicalement. L'orage gronde, et les éclairs commencent à tomber dangereusement près de moi !
Je trouve rapidement refuge sous un petit massif rocheux, où je peux m’abriter. Je laisse mon vélo et mon sac à bonne distance, prenant juste le temps de capturer une photo avant d’éteindre toute l’électronique.
L'attente commence, et je reste ici, immobile, plus d'une heure sous la tempête, avec l'orage qui gronde au-dessus de moi. Je ne fais pas le malin… chaque éclat de lumière me rappelle la puissance brute de la montagne.
Passage du HIGHT POINT
13 271 Ft - 4 045m
L'orage semble se dissiper, et je ne perds pas une seconde pour quitter mon abri. Je m’élance à fond sur le monotrace, direction le point culminant du Colorado Trail, situé à plus de 4 000 mètres d'altitude. Mon cœur bat à tout rompre, chaque coup de pédale est une épreuve intense alors que je cherche à passer au plus vite cette zone exposée. L'orage n'est finalement pas parti et gronde toujours au-dessus de moi, me rappelant à chaque instant le danger présent.
Je n’ai jamais ressenti mon souffle aussi fort ; le stress, l’effort maximal que je fournis à cette altitude et la peur se mêlent dans une intensité violente. C’est un moment qui restera gravé dans ma mémoire.
Je passe devant le panneau marquant le point le plus haut du CT. Juste le temps d'une photo rapide, et un éclair fend le ciel, frappant à quelques centaines de mètres de moi. HOUAA ! Je dois partir immédiatement et trouver un nouvel abri, l’urgence se fait plus pressante que jamais.


Carson saddle Pass - 3 600m
Je descends à toute vitesse et rejoins le col de Carson Saddle, où je découvre une cabane abandonnée, partiellement effondrée. Sans hésiter, j'y installe rapidement ma tente pour finir la journée et y passer la nuit. À peine le temps de me poser et de préparer un lyophilisé qu’un orage de grêle s’abat violemment sur le col. Les éclairs éclatent tout autour, et le vent est si fort qu'il arrache parfois les sardines de ma tente. Malgré ces conditions extrêmes, j'arrive finalement à somnoler un peu.
En pleine nuit, des bruits d'animaux à l'extérieur me réveillent en sursaut. Je sens mon sang se glacer de peur. Quelques minutes plus tard, j'entends distinctement des hurlements de loups, ou peut-être de coyotes. Je suis certain qu’une meute tourne autour de la cabane. Heureusement, j'ai pris soin de cacher ma nourriture au sommet d’une autre cabane abandonnée, à bonne distance de moi. Ces visiteurs nocturnes viendront me réveiller à trois reprises, leur présence ajoutant une tension supplémentaire à cette nuit déjà éprouvante.
Carson peak
Réveil difficile et brumeux ce matin ! L’étape du jour s'annonce finalement plus courte que prévu, grâce à mon avance prise la veille. Le ciel reste couvert, ajoutant une atmosphère mystérieuse à cette nouvelle journée. Je m’engage sur des monotraces en direction de Stony Pass, puis de Silverton, terme de l’étape.
Le trail déroule plutôt bien, avec des sections joueuses comme je les aime. Je profite de cette progression plus tranquille pour capturer quelques photos des paysages environnants. Les descentes sont fluides et agréables, offrant un vrai plaisir de pilotage. Cette journée me permet de reprendre un peu mon souffle, tout en savourant chaque instant sur ces sentiers ludiques.


Stony pass - 3 855m
L'arrivée au Stony Pass marque un tournant. Le soleil fait enfin son grand retour, illuminant les paysages autour de moi. Stony Pass est un col situé sur la Continental Divide, c'est aussi une ligne de partage des eaux entre le Pacifique et l'Atlantique.
Pour moi, il symbolise aussi l'entrée dans la dernière partie de ce Colorado Trail.
Une longue piste de gravel m'emmène doucement vers Silverton, où j'attends avec impatience de savourer un bon gros burger et de profiter d'une pause bien méritée pour faire sécher mes affaires. Après les intempéries et l’intensité des jours précédents, cette perspective de confort me redonne de l’énergie pour aborder la suite du parcours.
Silverton
J'arrive en début d'après-midi à Silverton, une ville historique autrefois marquée par la ruée vers l’or et l’exploitation minière, où le charme du Far West est encore bien présent. Comme prévu, je m’offre un bon burger américain accompagné, bien sûr, d’un Pepsi bien frais.
Je m'installe dans un dortoir et profite de l'après-midi pour faire sécher et laver mes affaires. Cette pause est un véritable soulagement après les épreuves des deux derniers jours. Alors que je savoure ce moment de confort, une légère nostalgie commence à m’envahir : il ne me reste plus que deux jours sur ce Colorado Trail. Cette aventure touche à sa fin, et je me surprends déjà à vouloir en prolonger chaque instant.


Mola pass
Après une portion de route peu agréable, j'aborde la dernière partie du Colorado Trail par le Molas Pass. Le sentier qui s'ouvre devant moi est majestueux. Pour la première fois, je découvre ces terres rouges si caractéristiques.
Cette section du trail est parfaitement adaptée au VTT, offrant un flow naturel et des virages joueurs. Le plaisir est décuplé sous le soleil éclatant, avec des panoramas à couper le souffle qui s'étendent à perte de vue. Chaque coup de pédale devient un moment de pur bonheur, et l'envie de savourer ces instants jusqu'au bout est plus forte que jamais.
Blackwack mountain - 3 047m
L'objectif du jour est en vue : Blackhawk Mountain. J'atteins le col et prends le temps de capturer ce moment avec une photo. Les dernières heures sur le Colorado Trail sont tout simplement majestueuses. La beauté brute de ce paysage, baigné par la lumière dorée de fin de journée, en fait, sans conteste, la section la plus spectaculaire du parcours. Cette photo, prise au sommet, restera gravée comme l'une des plus belles de cette aventure, un souvenir intemporel qui reflète l'essence même de ce périple.


Dernier Bivouac
Quelques kilomètres après le col de Blackhawk Mountain, je trouve un endroit parfaitement adapté pour installer mon dernier bivouac de cette aventure. L'endroit est idéal : il fait bon, la nature est paisible et d’un calme apaisant. Loin de tout, je savoure chaque instant de cette soirée mémorable.
Pour parfaire ce moment, j'écoute un épisode du podcast "Le temps d'un bivouac", qui résonne particulièrement bien avec le lieu et l'expérience que je vis. Cet épisode, intitulé "Sur les traces de John Muir, à travers les terres sauvages d’Amérique", me transporte encore plus profondément dans la beauté et l'immensité de cette aventure, ajoutant une dimension presque spirituelle à cette dernière nuit sur le Colorado Trail.

Durango
La dernière étape n'est pas sans difficulté. Les montées et descentes s'enchaînent sans répit dans cette première partie de parcours, testant une dernière fois ma résistance. Le dernier passage sur l'un des sommets finaux est particulièrement rocailleux et technique, nécessitant toute ma concentration et mon énergie.
Le paysage, fidèle aux jours précédents, reste grandiose, mais on peut déjà deviner la fin des montagnes et l'approche d'une région plus plate. Lorsque j'arrive enfin à Durango, l'émotion me submerge. La satisfaction et la fierté se mêlent à une légère pointe de solitude. C'est l'un des rares moments de cette aventure où je regrette de ne pas pouvoir partager cet instant avec mes proches. Pourtant, cette arrivée reste gravée comme l'apothéose de mon périple sur le Colorado Trail, une conclusion empreinte de réflexion et de fierté.
