
Entre rocaille et soleil :
Le défi de la Grande Traversée du Vaucluse en VTT
En ce début de mois d’Avril, le besoin de vacances et le besoin de nature m’ont poussé pour partir la Grande Traversée du Vaucluse en VTT, un itinéraire méconnu qui offre une expérience unique pour les amateurs de VTT et de ALL MOUTAIN. Ce parcours de 330 km que j’ai divisé en 4 étapes offre un dénivelé total de plus de 10 000 mètres.
Un petit défi physique et technique en ce début d’année. Le sol rocailleux ajoute une difficulté supplémentaire, mais c'est aussi ce qui rend l'expérience encore plus excitante pour les amateurs de all-mountain. La prudence est donc de mise pour éviter les chutes et les crevaisons.
La beauté des paysages traversés est à couper le souffle et vaut bien l'effort. Si vous me suivez sur cette trace, vous serez bluffé par la diversité des panoramas de cette région. Des champs de lavande, des vignobles, des forêts de chênes verts, des falaises calcaires et des rivières cristallines, tout est là pour vous émerveiller. Vous traverserez également de charmants villages pittoresques avec leurs maisons en pierre et leurs ruelles étroites qui semblent figés dans le temps, une invitation à découvrir la richesse de la culture locale.
JOUR 1
Après une nuit aux très accueillant Mas de Reilhanette, je m’oriente vers Le départ de la GTV. Le village Samoillan marque le début de l'aventure, avec un premier portage qui permet d'accéder à la crête du Rocher du Charles. La vue panoramique sur le Mont Ventoux s'ouvre à moi et annonce l'arrivée d'une descente technique, pierreuse et rocailleuse qui met directement dans le rythme des prochains jours. Les mains agrippées aux freins, les jambes tendues sur les pédales, je me lance dans cette descente à la limite du trialisant. Mais quelle sensation de liberté et d'adrénaline !
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La suite du tracé est plus reposante, du moins pour les bras, car une longue piste m'amène au col du Comte. C'est là que je décide de quitter le tracé original pour aller chercher une petite descente que m'avait fait découvrir Olivier, un guide local, il y a quelques années. Et quelle (re)découverte ! Un sentier technique et ludique pur all- mountain. Heureusement que ce n’est pas humide, car le haut de la descente serait pratiquement impraticable à cause des roches glissantes.
Je fais ensuite un passage rapide à Malaucène, où les magasins préparent la saison estivale en attendant les nombreux cyclistes à la conquête du Mont Chauve pour le premier week-end prolongé de Pâques. Puis, la suite du tracé m'amène au plus près des Dentelles de Montmirail, avec une section de monotrace toujours roulable mais restant assez technique. Mon corps commence à fatiguer, mais l'envie de découvrir les paysages uniques de la région me pousse à continuer.
La fin de la journée est assez "casse-pattes", avec un enchainement de montées et descentes qui m'emmène au col de la Madeleine, dernier effort avant une nuit reposante près de Bédoin. Cette première journée était un vrai challenge pour ma première longue sortie de l’année, avec plus de 80 km parcourus et un peu plus de 3000 mètres de dénivelé positif. Mais les paysages, les sensations et les chemins empruntés valent bien tous ces efforts.
JOUR 2

La journée la plus difficile de ces trois jours. Je quitte Bedoin pour affronter le légendaire Mont Ventoux, une ascension redoutée par de nombreux cyclistes. Je m'élance sur une très longue piste avant d'entamer une section de poussage et de portage pour atteindre le sommet en empruntant uniquement les chemins. Et quelle récompense ! Le paysage à 360 degrés est à couper le souffle, digne d'une carte postale. J’ai de la chance, peu de vent au sommet, je peux profiter de la vue !
Je me lance ensuite dans une descente incroyable sur la crête du Mont Ventoux. Le sentier est rocailleux et technique, il faut être concentré sur les trajectoires et je m’oblige à m'arrêter parfois pour profiter du panorama exceptionnel. La descente sur le village d'Aurel restera gravée dans ma mémoire, très rapide avec des trajectoires à la fois joueuses et techniques, de quoi faire monter l'adrénaline.


Après un bref repas sur la place du village, je poursuis ma route en direction de Sault par les bois du Défends. Les paysages sont très différents, mais tout aussi beaux. Le vent de face me freine un peu et ajoute une difficulté sur la plaine entre Sault et le charmant village de Monnieux. Je m'enfonce ensuite dans les gorges de la Nesque sur un chemin étroit mais accessible, jouant du dérailleur pour franchir les passages les plus techniques. Un single peu connu ( moins que les gorges par la route ), mais qui vaut largement le détour. Les petites montées sont techniques avec parfois l’obligation de poser le pied à terre. La suite est plus facile, et l’arrivée sur le plateau de Champlong avec ces champs de lavande baignés par le soleil couchant est une sacrée récompense. Je bifurque ensuite sur une succession de descentes enduro conseillées par un ami vététiste, Jérémy Marechal, qui connaît parfaitement le secteur.
L'arrivée sur Saint-Saturnin-les-Apts est magique, le soleil couchant donnant un relief incroyable au paysage. Et pour terminer cette journée riche en émotions, je me lance dans une dernière descente plein gaz dans la gravette !
JOUR 3
Une nouvelle journée de VTT à l'horizon. Mes jambes sont raides mais l'excitation de la découverte de nouveaux paysages me pousse à partir en direction du massif ocrier des Bruyères. Je me retrouve sur un sol ocre incroyablement amusant pour jouer avec le terrain. Le pump track naturel m'offre un super terrain de jeu pour la première heure.
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Puis, direction le Colorado provençal avant de basculer sur le village de Viens par le travers de Pieroux. Une section un peu trialisante qui offre une vue imprenable sur les montagnes du Luberons et la montagne de Lure.
La journée est longue, mais je ne me laisse pas décourager. Je pars en direction de Céreste, puis du petit village de Monjustin. Les enchaînements deviennent de plus en plus difficiles pour les cuisses, avec des singles "monta cala" et des pistes DFCI. Cependant, il suffit de lever la tête et d’apprécier les paysages environnant pour vite oublier les difficultés à venir.
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La fin de la journée est consacrée à une montée vers le Mour Negre à 1125 mètres d'altitude, sur une piste balayée par un vent violent. Une fois arrivé au sommet, j'admire la vue panoramique sur la mer, l'étang de Berre, Aix-en-Provence et la montagne Sainte Victoire au sud, ainsi que le Mont Ventoux au nord. La descente qui suit est incroyablement amusante. Je roule ensuite en suivant une étroite vallée en dessous du village de Sivergues et de la grotte de Baume de l'eau direction l'auberge des Séguins pour y passer la nuit.


JOUR 4
Le dernier jour de cette traversée, je me réveille au refuge des Seguins et après un bon petit-déjeuner, je me prépare pour cette dernière journée. Je quitte le refuge et me dirige vers les hauteurs du village de Bonnieux, une petite montée technique à l’image de cette traversée pour commencer cette journée. Le paysage est magnifique, et je m’enfonce ensuite dans une foret sur un monotrace à la fois montant et descendant.


Je continue ma route vers le massif des cèdres, en plein cœur du Luberon. J'atteins le sommet de la Tête de la Baraque après un petit portage et je suis récompensé par une vue époustouflante sur la région d'Aix-en-Provence.
Une fois passé le massif des cèdres, une nouvelle descente dans un vallon très peu technique, descendu à bloc ! J'atteint le village de Taillades après une succession de petits singles qui commence à peser sur le moral mais surtout dans les jambes, je prends une longue route gravillonnée pour accéder aux hauteurs de Mérindol, la fin de cette aventure.
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Cette dernière journée est une belle conclusion à cette aventure, avec des montées et des descentes à couper le souffle, des vues panoramiques, et des paysages naturels préservés. Le VTT m'a permis de découvrir cette région de manière différente, de vivre des moments intenses, et de découvrir des lieux méconnus et incroyables.
